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pity belgrade

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Date d'inscription : 16/06/2024
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Mer 19 Juin 2024 - 4:58

pity belgrade

25 ans / psychiatre en soin palliatifs / bisexuel / marié mais en crush sur son voisin

Pity est ce garçon. Pity était le petit garçon curieux devant lequel, n’importe quel cœur pouvait fondre, celui à qui on ne refusait rien et qui ne faisait aucun caprice. En grandissant, Pity a naturellement le don de se faire des amis. Tout le monde aime Pity. Il appréhende chaque étape de vie avec succès, rares sont les fois où il connaît l’échec. Alors, très jeune, un riche couple infertile décide de l’adopter, lui et lui seul. Adieu, qu’il dit à Keira, les yeux plein de larmes. Ce jour-là fut ainsi la première et la dernière fois qu’il fit un caprice. Pity s’accrochait à tout ce qui lui tombait sous les mains, il se roulait par terre, tapait des pieds, se débattait, non, il ne voulait pas quitter son frère, mais c’est pourtant ce qui arriva.

Pity continue d’être ce garçon. Il est celui qui ne met pas les coudes sur la table, celui d’une politesse sans faille, celui qui ne déborde pas, qui ne bronche pas et ne discute aucun ordre. Pity ne fait pas de vagues, il ramène d’excellentes notes, se plie à toutes les activités extrascolaires que lui soumette ses parents ; le tennis, les cours de piano, de violon, l’apprentissage des langues étrangères, les cours supplémentaires de maths et d’arts appliqués, non, il n’arrête pas une minute, même quand il est fatigué.

Pity persiste, à être ce garçon. Cliché des films américain, au lycée Pity est populaire, quaterback de l’équipe de football, il obtient les premiers rôles des spectacles de fin d’année et il est même élu roi du bal de promo. Les élèves sont dingues de lui, presque autant que ses professeurs. Inévitablement, ses parents sont fiers, très fiers de lui avoir inculqué une éducation qui l’enverra incurablement au sommet.

Mais rien de tout ça n’est rose.
Rien de tout ça n’appartient à la chance.
Tout est calculé.
Parce que la rose cache des épines.
Des épines aussi aiguisées que le tranchant d’une lame.

Au collège, Pity n’avait rien de ce garçon. Petit et gros, il était la cible de ses camarades. Le seul que la puberté n’avait pas enlacé. Harcelé physiquement, verbalement, moralement, nombreux traumatismes entachèrent son âme juvénile. Il rentrait le soir avec des bleus sur le corps, et plus encore. Quand il rentrait chez lui, ça n’était pas mieux, non. Grassouillet, l’appelait sa mère. Arrête de t’empiffrer comme un porc, grondait son père alors même qu’il se laissait mourir de faim. C’est ce que Pity voulait, mourir. Qu’enfin, l’existence soit douce, calme et paisible.

Pity a commencé à devenir ce garçon, l’été avant d’entrer au lycée. Ses parents lui avaient dégoté une coach de sport et de bien-être. Avec elle, il revisitait son alimentation, il devait suivre un régime très strict et faire de nombreuses heures d’exercices tous les jours, sans compter sur ses cris dégradants pour « l’encourager » et quand Pity craque, lorsqu’il atteint ses limites, qu’il dit assez, tombe dans les pommes ou qu’il menace de tout arrêter, c’est là que ça se produit.

Elle l’embrasse.

Cette femme de plus de trente ans, embrasse l’adolescent de quatorze ans. Elle dit que ça restera leur petit secret, que si elle fait ça c’est seulement parce qu’il commence à changer, qu’il devient attirant, grâce à elle. Il plaît, qu’il se dit, enfin, quelqu’un qui l’apprécie. Alors il met tout en œuvre pour la rendre fière, pour avoir un corps désirable et celle-ci lui donne motivation. Elle caresse ses cuisses, se déshabille devant lui et lui demande de la toucher. Ce qu’il fait, sans broncher.

Pity devient ce garçon. Celui qui a perdu près de 30 kilos. Celui dont le corps s’est musclé, celui dont les traits se sont révélés. Pity est celui qu’on regarde quand il entre quelque part, sur lequel on se retourne dans la rue et dont on se rapproche dans une file d’attente, tant il sent bon. Pity est aussi ce garçon, celui qui laisse sa coach grimper sur lui tandis qu’il faisait sa série d’abdos, celui qui se laisse chuchoter « bon garçon » à l’oreille, Pity est celui qui perd son pucelage avec une femme seize ans plus vieille que lui.

Pity est ce garçon. Celui qui attire tous les regards dès lorsqu’il passe les portes de l’établissement pour la première fois. Ainsi démarre sa nouvelle vie. Des tas d’amis, la popularité en hausse. Jusque la chute phénoménale. Dans l’effervescence adolescente, Pity se laisse séduire par Nina. Or, Nina est en couple avec Tanner, le quaterback. Le couple cliché des comédies romantiques. Elle porte son teddy, assiste à tous les matchs, parce qu’en plus de ça, Nina est cheerleader, capitaine, qui plus est. Lui, c’est le macho de la bande, celui qui fait rire avec des blagues de mauvais goût mais qui, sous ce tas de muscles, cache un cœur plus gros qu’on le pense.

Pity demeure ce garçon. L’ajout inopiné à leur bande, celui qui se met à traîner avec eux, à boire des milkshakes tard le soir dans le dinner du coin, celui qu’on fait fumer pour la première fois, qui goûte à son premier verre. Il est celui qui, en un clin d’œil, devient le meilleur ami de Tanner, celui dont il ne peut pas se passer, tout comme Nina. Le trio infernal du lycée, celui qu’on ne peut séparer. Puis, sa relation avec Tanner évolue. Plus encore qu’il n’aurait pu le croire. Ce dernier l’appelle tous les soirs avant de s’endormir, il lui envoie constamment des photos de ce qu’il fait, ils font du sport ensemble et Nina est mise de côté.

Pity est ce garçon. Celui qui fait une erreur, une fois et qui le regrette amèrement toute sa vie. Les textos avec Tanner changent, les photos aussi. Ils flirtent et celui-ci lui demande des nudes. Pity prend la pose, pour lui, partage ses photos osées avec son meilleur ami, qui, il l’espère, deviendra plus que ce simple titre. Or, Tanner ne répond plus. Il doit dormir, songe-t-il naïvement. Ainsi débute la descente aux enfers. Pity se rend au lycée comme chaque jour, mais les regards sur lui sont différents, les gens rient quand il passe près d’eux, ils chuchotent et quand l’un dit bah dis donc vieux, la nature t’a bien gâtée, il reste crédule.

Les échanges de textos obscènes et ses photos sont exposées partout sur les murs de l’établissement, placardées sur les casiers, dans les classes, partout où il regarde. Baise moi, en gros, en gras sur les screens affichés. Des mots qu’il a dit, désir avoué dans une bulle de confiance et d’amitié qu’il croyait sincère. Dans son paysage, ils sont là, les amis qu’il croyait avoir, Nina riant, accrochée au bras de Tanner qui l’observe avec un profond dégoût. Mais ça n’est pas tout. Non, ça ne l’est jamais. Parmi le chaos, il y a aussi d’anciens clichés de lui, des photos de ce qu’il était avant, avant de maigrir, de prendre confiance en lui.

Sale anarque, bah alors mon gros on voulait se faire une saucisse, c’est sûr que t’avales toi vu qu’avant t’avalais déjà tout, sans cesse, sans répit, l’avalanche de haine se répand et ses parents sont convoqués. Les airs sont sévères et le proviseur fait savoir, oui, il fait comprendre qu’il n’existe aucun autre responsable que lui, dans cette histoire.

-Comprenez bien monsieur, madame, que nous ne pouvons cautionner un tel manque de pudeur au sein de l’établissement.

-Nous comprenons, monsieur, dit sa mère d’un ton sec, sans même le regarder.

-Nous ne pourrons pas continuer d’enseigner à votre enfant, celui-ci étant… une source de conflit, il serait déplacé de le garder parmis nous, voyez-vous, les élèves sont extrêmement choqués par son comportement alors… le renvoi est inévitable.

Son père était resté muet, sa mère polie et le trajet en voiture, glacial. Durant près de trois semaines, ils ne l’avaient plus regardés, ils ne lui parlaient plus, l’ignoraient, comme s’il était un fantôme dans sa propre maison. C’était sa punition. Il mangeait dans sa chambre, prisonnier, il n’en sortait pas. Jusqu’à ce qu’il en soit autrement. À ta majorité, nous te trouverons une fille, un bon parti, que tu marieras et à qui tu feras des enfants et ce n’est pas une proposition, a dit sa mère sans sourciller, ce qui s’est passé ne doit plus jamais se reproduire, jamais. L’ordre avait sonné les cloches.

Pity redevient ce garçon. Celui qui change de lycée. Celui attire le regard, celui dont la popularité ne cesse de prendre de l’ampleur, finalement celui qui devient quaterback et fini par être élu roi du bal de promo. Pity est ce garçon, celui qui vit sa vie comme spectateur, marionnette du désir de ses parents, patin des aspirations qu’ils ont pour lui. Ils dictent, il exécute. Telle est la machination de son existence. Pity obtient son diplôme avec mention et est accepté dans toutes les plus grandes facultés dans lesquelles ses parents lui ont dit de postuler.

Pity, ce garçon. Celui dont le dossier scolaire est remarquable, celui qui est admis dans les universités les plus difficiles d’accès du monde. Tu iras à Stanford, le taux d’admission est de 4%, ça n’est pas rien, dit son père, privilégie plutôt Harvard, ils ne prennent que 4% des postulants eux aussi, cela va sans dire que Harvard est bien plus impressionnant, rétorque sa mère. Inutile de dire qu’il n’avait pas son mot à dire. Pity est ce garçon, celui qui ne choisit pas, celui qui obéit, docilement, sans dire un mot. Alors, il laisse ses parents se battre, il les laisse choisir pour lui, parce que s’il avait prit une décision seul, il aurait voulu ne jamais aller à l’université.

Pity continue d’être ce garçon. Celui qui va à Harvard, qui porte les pulls de la fac pour satisfaire la vanité de ses parents, celui qui major de sa promotion, qui révise quand les autres profitent des soirées étudiantes, non, jamais il ne franchit la ligne, jamais il ne déborde, jamais il ne craque. Pity obtient son diplôme, évidemment, Monsieur et Madame Belgrade sont au premier rang lorsqu’il clame son discours de major devant tout le monde et bien sûr, qu’ils s’en vantent subtilement à leurs amis quand sonne les festivités mondaines.

Pity reste ce garçon. Toujours. Oui, Pity travaille comme psychologue en soins palliatifs, à l’hôpital. Il aide les patients à mettre leurs idées au clair avant de partir, à accepter la mort, à l’appréhender avec douceur, tout comme il aide le personnel à traverser le décès d’un patient. Tel est son quotidien et il n’est pas toujours aidé. Pity reste ce garçon. Celui qui se fait une réputation aussi vite que son ombre, oui, en ville il est connu pour son prestige, nommé docteur love dans les couloirs de l’hôpital, pas parce qu’il est du genre séducteur non, parce qu’il est de ceux qui séduisent sans même le savoir.

Mais désormais, Pity n’est plus ce garçon. Non, il est cet homme. Cet homme qui travaille dur et qui, sur son temps libre, passe ses heures à la salle de sport, cet homme bâtit comme un roc à qui la vie n’appartient plus, cet homme qui, comme ses parents le voulaient, a accepté de rencontrer la fille du meilleur ami de son père, Marta. Rencontré à 18 ans, ensemble à 19 et marié à 20 ans. Tout était tracé et si l’événement a été célébré en grande pompe, difficile pour Pity de trouver le bonheur quand, là, au fond de lui, il le sait, il le sent, il manque cruellement quelque chose à sa vie.

caractère ; poli • sur la réserve • grossier quand il est tout seul • serviable • asocial • ne fait pas confiance • indécis • méfiant • modeste • beaucoup de mal à saisir les sarcasmes • rancunier • susceptible • méticuleux • attentif, observateur • renfermé • introverti.
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