Prénoms, surnoms — De son vrai prénom que peu lui connaisse, Thobias Junior, Tobi par sa défunte mère, TJ pour le reste de la terre, il n’autorise aucune autre appellation que ces deux simples lettres.
ge — 28 ans.
Origines — Souvenir du père américain, prônant fièrement les couleurs de son pays, inculquant les valeurs et l’histoire de ses terres avant de fuir, matriarche elle, Française pure souche, petite fille de la capitale venue se réfugier sous les rayons sudistes.
Nationalité — Désormais résident Américain, sa nationalité reste Française, inscrite en grosses lettres sur son visa de travail.
Métier — D’abord pompier par passion, juste pour faire comme papa, se sentir plus proche de lui, c’est le paramédical qui l’attire ensuite, parce que rien ne lui plaît plus que de sentir un pouls qu’il vient de réanimer battre sous ses doigts.
Statut financier — Si la richesse lui tendait les bras, c’est l’abus de faiblesse des plus forts qui a eu raison de ses finances, à présent fauché, il n’a nulle part où aller, aucun chez lui, s’il ne traîne pas chez sa tante, c’est à la caserne qu’on le trouve.
Statut amoureux — Fraîchement célibataire, loin de lui les relations amoureuses qu’il fuit comme la peste. Sous l’uniforme marine, le cœur est scellé sous des couches de fontes, là où sommeil les émotions dont il ne veut plus.
Orientation — Homosexuel, ça n’a jamais été un secret, ni pour lui, ni pour personne.
Taille — 1’80.


It's a silent cry for help
I wanna get better, I want you to know
That I can't do this on my own.


-TJ naît à Marseille. Fils unique et fruit de l’amour passionnel de deux âmes-soeurs. Thobias Junior Mills. Enfant aimé, chéri et gâté. Il aime rendre fier, voir les rétines pétiller lorsqu’il rit, les applaudissements lorsqu’il dépasse ses craintes, du monstre sous le lit au vélo à deux roues. C’est un petit garçon qui adore faire des farces, enfiler le casque de son père et déclarer tout haut, quand je serai grand, je veux être toi.

-Mais les années passent et TJ réalise une chose, suffisante pour briser le cœur d’un enfant : son père n’était pas le héros qu’il croyait. Je préfère crever qu’un jour te ressembler. Le discours a changé et pour cause, Thobias sénior est absent, manque les anniversaires, rentre tard, le visage de sa mère change, ses sourire se meurent et la lueur dans son regard ne brille plus. Tu as épuisé toute la joie de cette famille, tu as épuisé toute joie en moi, qu’il l’entend dire à travers la porte, avant que son père ne sorte de la maison pour ne jamais plus revenir.

-Vivre sans son papa. Le héros de ses histoires d’enfants devenu le tyran de sa réalité adolescente. Cette chaise vide autour de la table, le silence qui avait remplacé les éclats de rires et les uniformes dans lesquels il aimait se glisser étant petit qui, tristement, prenait la poussière dans le garage. Attendre près du téléphone lors des anniversaire, attendre un appel qui n’arrive jamais, vérifier la boîte aux lettres chaque jours pour un lettre jamais envoyée, alors la colère s’installe, remplace le désespoir juvénile et éteint tout espoir d’un jour réparer les lambeaux d’une famille réduite à la poussière.

-Dans le brouillard, sa mère est là, soleil de toutes ses tempêtes et même si les années passent, elle continue de déposer un baiser sur son front même s’il dort déjà, prépare son petit déjeuner, elle continue de lui sourire, d’arranger ses cheveux avant de le laisser sortir, elle persiste à l’attendre sur le sofa, les lumières du porche allumées, tard la nuit, quand il dépasse le couvre-feu autorisé, elle prend soin de lui, plus qu’elle ne prend soin d’elle et s’il en est reconnaissant, il démontre le contraire.

-Les sorties nocturnes s’étendent, TJ découche, rentre au matin et Becca ne dit rien, elle tait le sermon puisqu’elle le devine, son fils se punit lui-même déjà bien assez. Alors, elle passe ses nuits à l’attendre, jusqu’au lever du jour où elle essuie les yeux et dépose un baiser tendre sur la tempe. C’est ainsi qu’il réalise qu’il ne pourrait rêver mieux que d’espérer un jour posséder le quart de sa bienveillance, qu’il constate la chance qu’il a d’avoir à ses côtés une mère à ce point aimante.

-TJ fait des efforts. Il oublie les soirées, privilégie les instants avec elle, devant la télé, au centre commercial, il l’accompagne chez le coiffeur et ose lui dire quand son brushing est lamentable, le rire s’invite à nouveau entre les murs de la demeure, le bonheur d’être ensemble n’a d’égal et ainsi, ils se suffisent à eux-mêmes. Jusqu’à la toute fin.

-Un jour comme un autre, tous les deux décident d’aller se balader dans le centre ville. Ils sont au bord de la chaussée, Becca rit aux anecdotes de son garçon quand un enfant voit son ballon rouler sur le passage piéton. Celui-ci pleure alors que son père le tient par le bras pour l’empêcher de traverser. Le feu passe au rouge et Becca s’élance pour récupérer le jouet au milieu de la route, à peine a-t-elle le temps de se redresser, de lever la tête vers TJ, qu’un camion la percute. Le choc est tel que le pompier qu’il est, ne parvient pas à bouger, non, impossible de la sauver. Ce jour-là, son cœur à lui, s’éteint aussi.

-Il cherche, encore et toujours, il cherche désespérément un moyen de taire le tonnerre qui gronde, la rage qui déferle en lui tel un torrent constant. Il trouve la drogue. Sous toutes ses coutures, toutes ses formes, dures, liquides, tant qu’elle secoue les veines et anesthésie l’esprit, il prend tout ce qui lui tombe sous la main, plus c’est fort, mieux c’est. Son héritage dérobé, il n’a plus rien, rien que des problèmes, rien que du vide, des rancœurs, rien qu’une solitude lancinante. TJ sombre, il n’a plus envie. Je préfère crever qu’un jour te ressembler, il se souvient de cette phrase dite à son père tandis que son cœur lâche sous sa première overdose.


And if somebody hurts you, I wanna fight
But my hand's been broken one too many times
So I'll use my voice, I'll be so fucking rude
Words, they always win, but I know I'll lose.

-Sa tante, la soeur de sa mère, réussit à le trouver à temps. Bien que sauvé, il n’est pas sorti d’affaires, ainsi elle l’emmène avec lui, Laurène ne lui laisse pas le choix. Prête à le faire menotter s’il refuse. Alors TJ suit. De cette façon il se retrouve à Atlanta, relégué aux mains d’un prestigieux institut de désintox dans lequel il passe les 30 prochains jours.

-Lorsqu’il sort, il apprend à apprécier la ville, bien que sa tante vive à Los Angeles, lui désire rester là, s’ancrer dans cet endroit dont il ne connait rien. Il est assigné à une caserne, reprend le boulot, apprend à connaître sa nouvelle équipe. C’est aussi là-bas qu’il fait la connaissance de Riley. Ah, Riley. Il brise ses barrières, l’aide à remonter la pente, il lui fait du bien, lui réapprend à aimer, leur relation est saine, bénéfique et douce comme de la soie. C’est le bon, qu’il croit, jusqu’au jour où ils se retrouvent au restaurant, pour leur anniversaire. Une belle soirée, normalement. Riley s’éclipse un instant aux toilettes, moment durant lequel, le téléphone sur la table vibre et laisse deviner un message, “Tyler vous a envoyé une photo”. Riley et TJ partageaient tous leur secrets, leur vie, leurs amis, même les mots de passe. Stupéfait de constater que son petit ami échangeait depuis des mois, des photos dénudées avec Tyler, son coach sportif. Il était donc inutile de dire à sa prétendue âme-soeur d’accepter de partager l’appartement qu’il avait acheté pour eux avec l’argent économisé jusqu’alors.

-Le matin suivant, TJ était réanimé pour la deuxième fois de sa vie. C’en était assez pour sa tante, Laurène, qui le traina de force à Los Angeles, là où elle pourrait enfin l’avoir sans arrêt à l’oeil. Elle promit de ne rien dire de tout ça, à condition qu’il travaille dans la caserne de son père, afin de les rapprocher, du moins d’essayer, parce que si son neveu n’avait plus sa mère, il lui restait tout de même une famille, bien qu’à l’antipode de ce qu’il aurait désiré. TJ n’avait pas le choix, c’était ça ou tout perdre et il jugeait avoir perdu suffisamment.



I've been tryin' so hard to survive
Sometimes I think that I wanna die
I feel so fucking guilty 'cause god I'm so lucky to live my life
So I keep all the pain to myself
Losin' faith but nobody can tell
Mom, I don't want you worried 'cause that would just hurt me
So I pretend I'm fine.

-Être pompier ne suffisait plus, TJ devient urgentiste paramédical pour être au plus près de la survie d’autrui, s’il ne peut pas se sauver lui-même, il veut au moins pouvoir aider son prochain à s’en sortir (( syndrôme du sauveur )) ➤ Il s’est déjà mit un nombre de fois incalculables dans de dangereuses situations et a manqué de perdre la vie à foison lors d’interventions où il désobéissait aux ordres ➤ Il vit principalement à la caserne, cependant, lorsqu’il en a assez, il occupe le sofa de sa tante, toujours ravie de le recevoir ➤ Il est sobre depuis six mois à présent, mais ça reste toujours aussi difficile pour lui ➤ TJ a dit adieu aux relations sérieuses, il couche de temps en temps pour se distraire ou taire l’esprit, ceci dit, toujours avec des hommes du double de son âge pour mettre son père en rogne ➤ Il se rend tous les jours à une réunion pour les narcotiques anonymes ➤ Il a un médaillon autour du cou qui sert à indiquer qu’il est addict, qu’en cas de problème, on ne doit lui administrer aucun opioïdes ou autre produits susceptible de déclencher une dépendance ➤ Il n’aime pas dormir seul, alors même si son salaire lui permet de louer un studio, il n’en a pas envie, il préfère nettement dormir dans le dortoir de la caserne ➤ Il ne s’est toujours pas remit de sa rupture, d’ailleurs il n’aborde pas le sujet, jamais.

-Qu’il aime ou qu’il n’aime pas, TJ n’hésitera pas à user de ses poings pour faire passer un message, impulsif au possible, la violence est le seul moyen qu’il a trouvé pour faire entendre sa voix, pour répondre aux ordres qu’il n’apprécie pas ou simplement par pulsion, lorsqu’un mot de travers est dit ou qu’une situation lui déplaît, cela étant dit, il est difficile de deviner quand il frappera. Il n’aime pas qu’on ordonne, au boulot comme ailleurs, s’il juge qu’il existe un autre moyen, une autre issue ou quoique ce soit qui ne vienne que de son propre chef, alors il suivra son chemin et pas celui qu’on lui a dicté de prendre. Fermé, il n’aime pas faire connaissance et ne s’attardera pas à en apprendre davantage sur quiconque, à moins de se montrer intéressant, auquel cas, son intérêt s’éteint sitôt titillé. S’il semble parfois ailleurs c’est qu’il l’est, en lutte constante avec lui-même, lunatisme exacerbé dû à la récente sobriété, il ne fait jamais dans la demi mesure. Avec TJ c’est le tout ou rien, d’un extrême à l’autre, son tempérament de feu ne laisse pas de place au doute, ni à la deuxième chance, il n’y aucun entre deux, pas de pardon, pas de retour en arrière. Si sauver des vies est une véritable vocation pour certains, pour lui il s’agit de sa raison de vivre, d’exister et de se lever chaque matin, sans doute trop, TJ n’hésiterait pas à sauter dans les flammes ou à se jeter du haut d’un bâtiment si ça permettait de sauver une vie, quitte à y laisser la sienne, au grand dam de son équipe qui, par ailleurs, ont fini par le surnommer EMI, qui veut littéralement dire expérience de mort imminente pour souligner le nombres de fois où son coeur s’est arrêté en intervention. En somme, tenir à Tj est un risque permanent.