Petit bilan.

Georgie ne connaît ni son nom de famille, ni sa ville natale et encore moins sa date de naissance. Il se souvient juste s’être réveillé nu un beau jour, au milieu de la forêt. Il ne sait ni qui il est, ni s’il a une famille. Il n’a plus le moindre souvenir, alors, il essaie de s’en créer de nouveaux, bien que très difficile pour lui.

Durant des jours, il erre seul, frigorifié et dénudé dans la forêt, jusqu’à tomber de fatigue, de faim et de déshydratation. Lorsqu’il se réveille, il est à l’hôpital. Des tas de questions lui sont posées, auxquelles il ne peut pas répondre. Les médecins déclarent alors une amnésie, sans grande conviction puisqu’il ne présente aucun traumatisme crânien.

Une association lui apporte de l’aide pour sa réinsertion et sa nouvelle vie tandis que des avis de recherche déferlent à travers la ville. Les autorités sont en quête de sa famille qu’ils ne trouvent finalement jamais. L’association lui fait passer des tests pour évaluer son niveau, sa psychologie, ils lui conçoivent un certificat d’identité, appuyés par les médecins pour certifier qu’il s’agit d’un individu de sexe masculin, probablement âgé de la trentaine et qui a choisi de s’appeler Georgie, puisque même son prénom véritable reste à ce jour un mystère.

Les débuts sont rudes. Georgie est agressif, il mord, au sens propre, il est presque impossible de l’approcher, il frappe, il est sauvage, incivilisé, une bête en cage à l’instinct primaire exacerbé. Il faut du temps au personnel pour lui apporter l’aide nécessaire, une patience qui résulte d’un comportement plus ou moins normal.

Un jour, alors qu’un fauve s’échappe de la réserve naturelle de Los Angeles et fait des ravages dans le centre ville, Georgie parvient à l’adoucir inexplicablement, il réussit à l’approcher et à maîtriser l’animal avec délicatesse jusqu’à l’arrivé des autorités adéquates. Stupéfait par son savoir faire, le directeur l’embauche. Ainsi, il est formé et travaille là-bas depuis deux ans désormais.

Il a un salaire, alors Georgie loue son premier appartement, dans lequel il entrepose toutes les informations sur lui qu’il possède, des informations sur le lieu où il a été trouvé, sur les crimes commit aux alentours à cette même période, tout, tout ce qui pourrait l’aider à comprendre, à savoir qui il est.

À l’heure actuelle, Georgie n’a pas beaucoup changé. Il est très réticent quant à l’approche d’autres êtres humains, il est toujours agressif quand on l’aborde, son comportement est parfois très limite puisqu’il n’a pas la moindre idée des règles sociales, il peut aborder une fille qu’il trouve jolie et se mettre nu, même au beau milieu d’un trottoir ou se mettre à lui renifler la poitrine, ce qui lui vaut souvent des séjours en garde à vue, par ailleurs, il aime aussi beaucoup renifler les garçons, il n’est pas rare de le voir le nez coller à un pauvre innocent dans le métro ou une file d’attente. Georgie n’a pas de filtre, aucune gêne, pas de limites et ne connaît plus rien de cette société. Il dit toujours ce qu’il pense, s’il blesse il s’en fiche, il n’a pas de scrupules, de remords, de regrets, il est tactile, trop sans doute. Il dort beaucoup, mange autant, mais ce qu’il préfère ce sont les animaux, à tel point qu’il parvient à communiquer avec certains, comme les primates auxquels il apprend à signer. Il ne comprend pas les émotions alors il les extériorise comme il peut, quand il est énervé, il peut tirer les cheveux, mordre, griffer, frapper, mais il n’est pas que férocité, Georgie est aussi un garçon serviable - quand il n’est pas fainéant, loyal et affectueux avec ceux qui lui sont proches et en qui il a confiance, ce qui s’avère malgré tout très rare.

Branche “surnaturelle” — En réalité, Georgie n’est pas humain et ne l’a jamais été. Il est une panthère noire qui s’est transformée en humain lors d’une pleine lune rouge, impossible de savoir ce qui s’est passé ce jour là. Georgie se transforme régulièrement, mais l’oublie dès lorsqu’il revient sous sa forme humaine.