1999 à 2003 ••• Dean naît à Los Angeles, fils unique de Hue et Norman. Il vit ses premières années dans une ruine qui leur sert de maison dans le quartier du Watts. Alors qu’il a quatre ans, la maison explose suite au dommage qu’a causé le laboratoire de meth qu’avait ses parents dans le garage. Ses géniteurs décèdent et bien qu’il soit gravement blessé et ait une jambe brûlée, Dean s’en sort miraculeusement.

2003 à 2010 ••• Il atterrit dans son premier foyer. Surpeuplé pour un si petit espace, les enfants se marchent les uns sur les autres et sont très mal encadrés par le personnel. Des accidents se produisent régulièrement et le foyer ferme quand il a 7 ans. Dès lors, il est intégré dans un second foyer du secteur, tout aussi désorganisé ceci-dit. Là-bas, Dean est moqué pour sa différence, plus lent que les autres à l’apprentissage, il mouille encore son lit à cause des cauchemars et ses camarades de dortoir s’amuse alors à lui mettre la tête dans ses draps ou à tout bonnement le déshabiller pour l’enfermer dans le couloir, jusqu’au petit matin où tous rient de lui.

Finalement lorsqu’il a 11 ans, il ramasse ses pyjamas préférés, son yoyo et son doudou, puis il s’en va. Il fugue, disparaît, seul. Ainsi, il erre dans la rue, se cache, terrifié. Pendant un temps, il vit de vols et des pièces que lui donnent les personnes âgées quand il les aide à porter leurs courses mais, très vite affamé, l’estomac gronde, la tristesse grandit alors il finit par voler leurs courses.

Dean se fait rattraper un beau jour, par le petit-fils de l’un d’eux. Huit mois dans la rue laisse des marques sur un si petit corps, sous nutrition et déshydratation, il restera trois mois à l’hôpital avant d’être remis entre les mains d’un système d’adoption enrayé. De cette façon débute une descente aux enfers sans fin, encore et encore.

2010 à 2013 ••• Quelques mois après son intégration, une famille l’adopte. Il est silencieux Dean, il ne dit jamais rien, ne sourit pas, il est discret et paraît obéissant, l’enfant idéal. Les parents semblent gentils, affectueux et aimants, tout ce dont il a indubitablement besoin. Or, lorsque tous les papiers sont signés, quand enfin, l’espoir d’avoir une maison, un chez lui, lui tend les bras, c’est la chute qui le cueille à nouveau.

Les Monroe. Tina et Corleon, déjà connu des services d’adoption dans plusieurs états, sous plusieurs identités différentes afin d’amasser un maximum de gamins désespérés. Ils comptent treize enfants entre 7 et 15 ans, tous entassés dans un 30m2, à peine, qui ne possède que deux chambres, une pour les parents et une autre, dans laquelle ils dorment tous, à même le sol.

Ils résident Florence-graham, le quartier le plus pauvre et dangereux de Los Angeles, habitent une tour de 150 personnes, où malgré les cris, les plaintes qui perçaient les murs des voisins, personne ne s’est jamais plaint, personne n’a jamais appelé la police, non, personne ne leur a jamais tendu la main.

Tout commence avec Javotte, la plus jeune des enfants. Javotte a sept ans et s’avère maladroite. La première fois qu’elle casse un verre sans le vouloir, signe à tous, la fin du droit à l’humanité et le début d’une cruauté sans nom. Javotte est attachée au radiateur durant 37 jours, nourrit un jour sur deux, elle n’a le droit qu’à une pomme et de la pâtée pour chat. Chaque enfant recevra le même châtiment pour la moindre bêtise, même la plus infime.

Les draps ne sont jamais changés, condamnés à vivre dans les odeurs nauséabondes des plus jeunes qui mouillaient encore leurs lits. Ils n’ont le droit qu’à une douche par an, les moqueries à l’école sont infinies, tous fuient comme la peste. Les enfants Monroe sont déscolarisés les uns après les autres. Ils ne donnent que des punitions, jamais d’affection.

La maltraitance n’est pas que psychologique, elle est aussi physique. Quand Corleon tombe malade, les factures de l’hôpital s’accumulent et avec tant d’enfants à charge, bien qu’ils utilisent que le strict minimum pour s’occuper d’eux, l’argent manque alors, ils trouvent une solution.

Ainsi commence l’horreur. Les Monroe investissent dans une caméra et décident de forcer leurs enfants à « copuler » les uns avec les autres afin de mettre les vidéos en ligne sur des sites pédopornographiques payants afin de pouvoir payer les dettes. Dean aussi, y est soumis. Les pilules bleues sont dissoutes dans les soupes et puisque les enfants sont terriblement affamés, ils avalent ça sans poser de question.

Dean perd sa virginité à 12 ans, viol forcé par Tina qui incite Lewis, son frère de 15 ans, à passer à l’acte sous la menace d’un revolver. S’ensuit des semaines de calvaire où lui, comme ses aînés, sont forcés à des rapports et ce, même avec les plus jeunes d’entre eux, âgés de 7 ans à ce moment-là. Tous profondément choqués et traumatisés, ils devinrent alors de véritables pantins, tous terrorisés à l’idée de bouger et en récolter les conséquences.

C’est lorsque Emma, 8 ans, décède lors d’un énième rapport que Dean, auteur contraint, fugue durant la panique engendrée par la mort prématurée de sa sœur. Il s’enfuit, court dehors, nu, le corps amaigri à l’excès, si bien qu’on lui donne facilement une dizaine d’années, alors qu’il en a 14. Inévitablement, il alerte très vite deux policiers en patrouille dans le quartier. De cette façon, le cauchemar prend fin.

2013 à 2017 ••• Durant une année entière, Dean est cloîtré à l’hôpital, comme sa fratrie que le personnel essaie de remettre sur pieds. Les médias s’accumulent devant les portes, l’affaire éclate au grand jour, le procès est ouvert au public, médiatisé, il fait le tour du monde. À l’heure d’aujourd’hui, de célèbres du True Crime en parlent encore. Quant à Dean, après son année d’hospitalisation, sa santé reprend forme, il fête son 15e anniversaire avec les infirmier.es, pour la toute première fois de sa vie, il souffle une bougie et mange un gâteau.

Dès lors en meilleur état, il est renvoyé dans le centre d’adoption, cependant personne ne veut l’adopter, trop abîmé, trop cabossé, l’affaire devenu un cyclone dans le pays, tous refusent d’avoir à essuyer les traumas causés par d’autres. Il atteint les 16 ans sans savoir lire, ni écrire, pour ce qui est de la parole, Dean n’a plus dit un mot depuis qu’il a été retrouvé par les deux agents de police. Toutefois, il apprend à lire et écrire, son mutisme guérit au fil du temps, avec de la patience et de la bienveillance. Il a quelques années de paix, un court instant de répit, jusqu’à ses dix-huit ans, où la réinsertion dans la société s’annonce d’autant plus catastrophique.

2017 à 2018 ••• Sa vie était enfin devenue plus ou moins normale, malgré le fait qu’il n’avait pas dit un mot depuis quatre ans maintenant, il s’était trouvé une passion parmi tout ce chaos - l’informatique. Malgré ce renouveau, il n’a aucun diplôme, personne ne veut réellement de lui, soit par écho de son passé, soit parce que trop muet. Toutefois, il répare quelques ordinateurs par-ci, par-là et réussit à obtenir son tout premier appartement. Peu de revenus, pas de chance, le voilà de retour à Florence-graham.

Il réside l’une des tours voisines à celle de son calvaire, mais c’est tout ce qu’il peut s’offrir à son jeune âge. Dean ne sort plus vraiment, il n’a jamais aimé ça. Il descend seulement en bas de sa tour pour fumer, parce qu’il n’a pas de terrasse chez lui. Très vite, les jeunes qui traînent en bas du bloc, s'intéressent au fantôme qu’il représente pour tout le monde. Dean ne répond qu’avec des signes grossiers et de cette façon, un peu particulière, il arrive à se faire des amis.

Sa routine s’installe, Dean trouve une raison de se lever le matin. Un beau jour, Carrie, l’une de ses petites sœurs à l’époque, frappe à sa porte. L’émotion est imminente. Rapidement, ils renouent le contact, réapprennent à se connaître. Carrie lui parle de sa nouvelle famille, exclusivement constituée de femmes. Bien sûr, il est ravi pour elle et accepte même un week-end en camping avec son nouvel entourage, sans savoir dans quel cauchemar il s’enfonçait à nouveau.

2018 à 2021 ••• Premier voyage familial qu’il fait en famille de toute sa vie et bien que ça ne soit pas la sienne, l’ambiance y est conviviale. Ils disposent de deux caravanes, un campement au milieu des bois, à plusieurs heures de route de Los Angeles, là où personne ne va. Dean s’amuse bien. Il rencontre Abby, Emily, Cindy, Tara et Tamara. Tamara est l’aînée, la mère de toutes les autres, qui elles, sont sœurs.

Dean est le seul homme, il n’en est pas le moins du monde mal à l’aise. Ils jouent aux cartes, s’éclaboussent dans le lac, prennent des photos, il boit même sa première bière et fume son premier joint. Il adore ça, vivre. Or, la situation dérape bien vite. Le deuxième soir, lorsque Dean cherche son gilet préféré à travers le campement, lorsque innocemment il ouvre une tente au hasard et interrompt un coït entre Tamara et Abby.

Profondément choqué, il ne remarque même pas l’aiguille qui lui est enfoncée dans le cou. Sitôt, il s’endort. Lorsqu’enfin il se réveille, Dean est sur un lit, ligoté par des cordes aux barreaux, dans un chalet qu’il n’a jamais vu. Il veut crier, mais il ne peut pas, il veut se détacher, mais il n’y arrive pas, l’issue la plus infime lui semble alors impossible.

Dean comprend rapidement qu’il est là dans un but précis qui lui est expliqué par sa sœur, Carrie, qui faisait partie du plan et qui, sans scrupules, y participe de son plein gré. On indique alors qu’il aura des rapports réguliers avec chacune d’elles jusqu’à ce qu’elles tombent toutes enceintes, bien sûr, si les bébés ne sont pas de sexe féminin, ils seront éliminés aussitôt et se reproduiront jusqu’à avoir ce qu’elles veut, après quoi, elle le tueront.

Dès lors, chaque fois qu’il essaie en vain de s’échapper, elles lui brûlent le torse avec l’eau d’une bouilloire. Très vite, il cesse de lutter et se laisse abuser plusieurs fois par jour, par chacune de ces filles, parce qu’il ne peut rien faire d’autre. Trois mois plus tard, la première tombe enceinte, puis, ainsi de suite. Deux d’entre elles attendent des garçons, qu’elles mènent à terme et tuent sans pitié. Le temps s’éternise jusqu’à ce qu’elles accouchent toutes de filles. Toutes sauf Carrie, qui attend un petit garçon.

Celle-ci, qui dépérit à vue d’œil, s’avère influençable et manipulable. Dean le sait, c’est le dernier moyen de se sortir de là avant qu’elles ne l'effacent du tableau. Il tente, il tente vraiment de parler et alors qu’il force sur ses cordes vocales, un son lui échappe, un deuxième et puis le voilà qui articule maladroitement des phrases. Il arrive à la manipuler telle une marionnette, à attiser sa compassion et finalement, elle le détache.

Dean saisit la lampe en marbres aussi lourde qu’une pierre et lui enfonce le crâne, avant de tuer ces femmes les unes après les autres. Cependant, l’une d’elle parvient à se défendre avec des tournevis, avant qu’il ne l’abatte à son tour. Il finit par mettre le feu à la maison avant de s’en aller, il ne sait pas si l’une d’elles ou un bébé a survécu et il refuse de le savoir, à cet instant, il veut juste rentrer chez lui, deux ans après ce calvaire.

2022 à 2023 ••• Dean parle désormais, il reprend le cours de sa vie malgré lui, sa routine. Bien que dorénavant, il reste cloîtré dans son 20m2. Il fait des efforts, il essaie, sans issue. Il essaie de mettre fin à ses jours. Pas une fois. Pas deux, ni trois mais 32 fois. D’abord il vole une voiture et il roule à plus de 200km/h pour foncer dans un mur. Pourtant il se réveille sans une égratignure, à côté du véhicule. Il essaie de se pendre, trois fois de suite, sans résultat. Il tente aussi de se mettre une balle dans la tête, une dizaine de fois avec des armes différentes, toutes chargées pourtant toutes s’enraillent. Il ose sauter du plus haut building de Los Angeles, de s’ouvrir les veines, il s’égorge, de jette sous les roues d’un camion, il s’enferme des jours dans une chambre froide, mais rien, non, rien ne fonctionne.

Alors il abandonne. Il en vient à la conclusion qu’il est increvable et qu’il est condamné à vivre une vie dont il ne veut pas. Dean se fond dans la masse, plus ou moins. Il retourne fumer des clopes avec ses amis en bas de sa tour, eux aussi essaie de lui venir en aide, de le descendre et ça devient un jeu, celui qui trouve le moyen le plus gore de le tuer gagne 100$ et la mise augmente à chaque fois et ça les amuse, ça donne même un peu de gaité dans sa vie monotone. Maintenant qu’il parle, ils lui apprennent aussi le langage de la rue et dans sa minable petite vie de fantôme, il est heureux d’avoir cette bande de copains.

Professionnellement, Dean a évolué. Bien sûr, rester cloîtré chez lui toute la journée, ne dormir que trois heures, lui laisse tout le temps de se perfectionner. Il devient un redoutable hacker, si bien qu’il hack tout le système des forces spéciales et affichent sur leur écran un seul message ; embauchez moi. Étonnamment son culot fonctionne, dorénavant il travaille pour eux à distance et gagne suffisamment pour déménager dans un quartier sûr, mais c’est ici chez lui, depuis toujours.

Faits ;

Il a des appareils auditifs à chaque oreille, s’il les retire, il n’entend plus rien, ceci à cause des tournevis avec lesquels Emily s’est défendu ••• Il a des troubles du comportement alimentaire, le faire avaler plus que des carottes et du pain complet est un véritable défi ••• Il fait beaucoup de paralysie du sommeil, ce qui déclenche des insomnies et par conséquent, il ne dort pas plus de trois heures par nuit ••• il est impossible de le croiser dehors, à part en bas de sa tour, Dean, ne sort jamais, il se fait livrer ses courses chez lui, il se coupe les cheveux tout seul et fait le nécessaire sans l’aide de quiconque, il déteste le monde extérieur et veut le maintenir à distance de lui, la plupart de ses relations sont virtuelles, par le biais d’un écran, de lier aux autres ne le dérange pas ••• ses seuls déplacements sont ceux qu’il fait lorsqu’il se rend à l’hôpital, deux fois par semaine, au vu de ses antécédents de santé, ce qui s’avère plutôt ironique puisqu’il semble invincible.

Caractère.

Discret • détaché • insensible • introverti • insolent • têtu • intrépide • renfermé • grossier • maladroit • curieux • rancunier • violent, quand il est poussé dans ses retranchements.