-Il est né à Séoul. Fils de Hyunae et Jongsu. Enfance bancale, déjà petit, on pouvait aisément remarquer qu’il n’était pas un petit garçon comme les autres. Les professeurs s’inquiètent de son comportement, lui qui se fascine pour d’étranges choses. Il s’amuse oui, mais pas comme les autres. D’abord, il met son doigt dans un taille-crayon et il le tourne, encore et encore, puis il s’auto-étrangle avec sa cravate d’écolier jusqu’à l’inconscience dans les toilettes de l’école et lorsqu’on essaie de l’embêter, lorsqu’on tente de le tabasser, ses harceleurs s’enfuient en le voyant se mettre des gifles lui-même, le sourire aux lèvres.

-Ses parents se ruinent, tentant vainement de trouver une explication à ses comportements. Toutefois, il n’y en a aucune. Il est juste étrange, ça lui passera, ce n’est qu’une phase, qu’ils disent tous. Déboussolé, son père, lui qui voulait le meilleur pour son fils, sombre dans l’alcool, fait des cauchemars à propos de son propre enfant, celui qui désormais, le terrifie. Un jour c’en est trop, Jongsu quitte le foyer, ivre, hurlant ne plus revenir puis, ce même soir, il meurt au volant de sa voiture.

-Inévitablement, sa mère se tourne davantage vers Dieu et repose la faute sur son enfant. Elle prie tous les jours, chaque minute qui passe qu’on lui donne un fils meilleur, un fils bon et pur. Or, rien ne change et c’est alors à son tour de sombrer dans la folie.

-Pendant ce temps, Baek se fait enfin un ami. Il est grand, plus grand que lui, gentil et lorsqu’il sourit, c’est le monde qui irradie. Baek s’amuse bien avec lui, il trouve leur rencontre trop courte, n’en a jamais assez et il essaie, il essaie chaque fois de le retenir un peu plus longtemps. Puis un beau jour, sans crier gare, ce dernier lui saute à la gorge et le poignarde dans l’abdomen. Ses grands yeux se remplissent de larmes, pourtant c’est un large sourire qui nait sur la bouche et les simples mots ça va aller, perlent aux bords des lèvres avant qu’il ne perde connaissance.

-Sa mère, persuadée que le diable en lui fut tué ce jour-là, tel un signe du ciel, tente de l’aimer à nouveau, en vain. Sa frustration, sa colère, son amertume, tout ce qu’elle ressent, elle l’abat sur lui de bien des manières, mais Baek lui, ne bronche pas. Non, il ne dit rien, parce que dans son malheur subsiste l’espoir. Celui de revoir Arden.

-S’ensuit des mois, des années, durant lesquels il le cherche. Partout, tout le temps. Jusqu’à le retrouver. Il dit à sa mère qu’il veut aller étudier aux États Unis, pour un meilleur avenir et celle-ci accepte. Hyunae le suit, elle qui souhaite tant l’avoir à l’œil. Ce qu’il reste de leur famille s’installe ainsi à Los Angeles, là où Arden réside désormais lui aussi.

-D’abord, il le contemple à l’université, puis le suit jusque chez lui, là-bas, il l’observe et puis s’installe une routine. Baek le suit, partout où il va, fasciné par ses moindres faits et gestes, captivé par son sourire, hypnotisé par l’amorphe de son regard, il le suit, inscrit ses habitudes dans son journal, ce qu’il porte, ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il mange le plus, quelle couleur porte-t-il le plus souvent, de quelle façon sont coiffés ses cheveux et avec quelle arme a-t-il tué son énième victime. Tout, il écrit tout. Pas pour le dénoncer, mais parce qu’il aime ça. Il ne peut pas s’en passer, non, il ne peut plus se passer de lui, simplement, le regarder.

Caractère ;

(( Obnubilé )) lorsqu’une pensée lui tord l’esprit, elle ne le quitte plus. Le songe intrusif, il est alors incapable de passer outre et ce, jusqu’à ce que ça le rende complètement dingue. Il suffit que Arden ne porte pas du noir un mardi pour qu’il s’arrache un ongle sous le flot assommant de l’interrogation. (( Monomaniaque )) Lorsqu'il a une habitude, une routine, il s’y tient et ne lâche plus prise, au risque de perdre totalement la tête. (( Obstiné )) Quand il a un avis, une idée, une opinion, il est impossible de débattre avec lui, catégorique jusqu’à en avoir le dernier mot. (( Curieux )) Baek pose beaucoup de questions, tout le temps, trop sûrement, un rien le rend curieux et aussi, insupportable. (( Audacieux )) Du haut de son mètre soixante, il n’a pas peur de prendre des risques, de rentrer dans le temps, quitte à être bousculé ou prendre des coups.