Ses parents se sont rencontrés et mariés très jeunes, ce qui finalement les a poussé à leur perte. Un homme qui bat sa femme, voilà à quoi se résume finalement cet union. Un viol de plus et voilà qu’un enfant voit le jour, indésirable pour le patriarche et malgré tout, le joyau de sa mère.

Quand il a trois ans, son père l’assomme, prétend auprès de sa femme que leur enfant a été enlevé alors qu’ils étaient dans le parc. Il ment à sa femme en lui disant qu’il a porté plainte, qu’une enquête et ouverte et que la police fera tout pour le trouver, alors qu’il le séquestre dans la cave. La tragédie et la dépression trop accablante, la matriarche ne pose pas plus de question.

Dans la cave, seul un matelas sur le sol et quelques jouets. Anakin perd le fil du temps, il ne va pas à l’école mais son père lui apprend à lire et à écrire, à devenir « un homme ». Mais ce sont cependant les seules choses qui lui enseignera.

Quand il atteint l’âge de six ans, déjà battu à de nombreuses reprises, il abuse de lui pour la première fois et continuera jusqu’à la fin de ma séquestration, de diverses manières, toutes plus infâmes et brutales les unes des autres.

Son père poursuit les mensonges lui disant qu’il rend sa mère très malade et que c’est la raison pour laquelle il doit rester enfermé loin d’elle. Cette explication suffit à calmer ses interrogations.

À l’adolescence, son corps change, se développe et son père aime ce qu’il voit. Il lui parle d’amour, lui dit qu’ils sont des âmes sœurs, que rien ne pourra les séparer, il lui parle durant des heures de combien il le trouve beau, désirable et combien il aime « lui faire l’amour ». Mais Anakin comprend, il sait, au plus profond de lui, il sait que ce n’est pas l’amour d’un père, que ce n’est pas bien et qu’il est en danger.

Durant des années il cherchera le moyen de s’enfuir, cependant chaque tentative d’évasion fut conclue d’un châtiment barbare, qu’encore aujourd’hui, il voit en cauchemar.

Enfin, quand il a 21 ans, son père lui ramène un rasoir, pour lui apprendre à se raser seul. Un jour, il décide de s’ouvrir les bras et fait le mort. Inévitablement, son père l’enroule dans un drap et s’en débarrasse dans une décharge, là où personne ne viendrait le chercher. Or, Anakin eut suffisamment de force pour se hisser, pour ramper jusque la première route ou après des heures à attendre qu’une voiture passe, il s’évanouit.

Anakin se réveille à l’hôpital. Il ne dit pas un mot. Les bruits sont trop forts, la lumière trop aveuglante. Une crise de panique l’assaille et le personnel médical décide donc de le mettre dans une chambre insonorisée pour l’habituer doucement à la vie dans le monde extérieur.

Trois jours plus tard, il ne dit toujours rien. Cependant il écrit et explique son histoire à la police qui en reste choquée. Impossible pour lui de dire où sa maison se situe, incapable de donner son nom de famille, par contre, il a compté combien de temps la voiture avait mit de la maison jusqu’à la décharge et avait retenu les arrêts et les virages, ce qui permit aux enquêteurs de retrouver sa maison.

Son père fut arrêté aussitôt et condamné à perpétuité pour de multiples chefs d’accusation. Quant à sa mère, on lui apprit qu’elle fut morte de chagrin six mois après sa disparition.

L’affaire fut extrêmement médiatisée et fit le tour du monde, passant par les réseaux, les infos et les émissions de télé, ce qui fait de lui une bête de foire, il ne peut pas sortir dans la rue sans être désigné comme “le gamin du sous-sol”.

N’ayant plus de famille, après ces événements, il est envoyé dans un centre pour les jeunes victimes, un centre associatif qui aide à se réinsérer dans le monde actif.

Il suit des cours de remise à niveau à l’université auprès d’un éducateur spécialisé, à petite doses ceci dit et hors des heures de cours, quand il n’y a plus grand monde dans les couloirs. Profondément traumatisé, renfermé au possible, nombreuses sont les séquelles ; Ana est terrifié par la foule, il peut facilement faire des crises d’angoisses sévères quand il y a trop de monde, il est claustrophobe et ne supporte pas la moindre porte fermée et il est pétrifié par le noir, il ne sort pas la nuit tombée et garde toujours les lumières allumées.

Il ne connaît rien à la technologie, aux traditions, à Noël, non, il n’y connaît vraiment rien, ce qui est habitudes et passions chez certains est pour lui, source de confusion et d’ignorance.

Il a énormément de mal à rester concentré ••• il n’arrive pas à dormir dans un lit normal alors il dort sur le sol ••• il n’est pas habitué à avoir une bonne hygiène alors le personnel de l’association lui a offert un téléphone pour mettre des rappels divers, pour prendre sa douche, se brosser les dents, prendre ses vitamines et ses médicaments ••• il a encore des réflexes de gosse, il faut parfois savoir négocier avec lui pour qu’il accepte de manger ou de prendre un bain ••• il est encore en plein déni de la situation, parce que selon le psy, il ne réalise pas vraiment ce qu’il a subit, il juge qu’il a eut une vie “normale” et pense que tout le monde a eut la même, il ne comprend pas l’engouement autour de lui et sa famille, il lui arrive même souvent de demander où est son père ••• il peut se perdre dans des bds durant des heures, c’est plus facile pour lui que de lire un livre ••• il a une écriture très grossière, d’ailleurs il n’a pas un vaste vocabulaire ••• les autres résidents du centre se plaignent souvent de lui, soit à cause de son agressivité, soit à cause des hurlements poussés durant ses terreurs nocturnes ou encore, lorsqu’il met la musique à fond au milieu de la nuit pour danser tout seul ••• il ne parle pas beaucoup, parce qu’il n’eut jamais eu le droit de le faire, ni de parler ces seize dernières années ••• il est extrêmement sensibles aux odeurs et aux lumières trop vives, il doit mettre des lunettes de soleil lorsqu’il sort, le temps de s’adapter.